Réussir l’équilibrage de vos rations d'hiver : Pourquoi le foin est la clé !

L’alimentation du cheval en hiver se heurte à deux principales difficultés :

Premièrement, l’herbe est moins (ou pas) disponible et de médiocre valeur alimentaire ; Deuxièmement, les besoins des chevaux sont généralement plus élevés car ils doivent lutter contre le froid.

Dans cet article, nous explorerons les éléments essentiels à considérer pour nourrir correctement son cheval durant les mois les plus froids. Vous découvrirez pourquoi le foin est l’élément prioritaire, comment veiller à choisir un fourrage de bonne qualité et pourquoi les analyses sont un indispensable. 

A. Herbe ou foin, quelles différences ?

Si certains chevaux sont nourris au foin toute l’année, d'autres passent d’une ration 100% herbe à une ration 100% foin, lorsque la pousse de l’herbe diminue ou simplement pour préserver les prairies. 

Si on compare l’herbe de printemps au foin, il n’est pas rare de se retrouver avec 2 x moins d’énergie et 4 voire 5 x moins de protéines ! 

Certains foins sont particulièrement pauvres et les chevaux, même rustiques, s’exposent alors à des carences plus ou moins sévères ...

D’autres foins peuvent être relativement riches en énergie, et notamment en sucres solubles, ce qui peut alors mettre en danger les chevaux sensibles à la fourbure ou SME par exemple.

Par ailleurs, les fourrages conservés sont plus pauvres en vitamines que l’herbe, surtout quand le taux de matière sèche est élevé. Ils sont également plus pauvres en acides gras essentiels (on évoque souvent les fameux oméga-3 qui sont dégradés par le processus de fanage et le stockage).

Finalement, il faut aussi prendre en compte la perte d’eau subie par l’herbe lors de sa transformation en foin. Un cheval qui passe d’une ration 100% herbe à une alimentation sèche va réduire son absorption d’eau de plusieurs dizaines de litres par jour ! Ceci explique pourquoi vérifier la quantité et la qualité de l’eau de boisson est aussi important, si ce n’est plus, en hiver qu’en été. 

B. Comment choisir son foin ? 

Les premiers critères seront d’ordre sanitaire :

Evitez à tout prix un foin qui présenterait une mauvaise odeur, des taches de moisissures ou qui serait chaud par endroits. De même, la poussière et la présence de terre seront également des éléments à contrôler, surtout si vous avez des chevaux fragiles des voies respiratoires. Pour ces dernier, un traitement à la vapeur ou un trempage peuvent être recommandés mais ne sont pas sans impacter la valeur finale du foin !

Gardez en tête que diverses plantes toxiques peuvent être présentes dans votre foin sans pour autant être visibles !

L’idéal sera donc toujours d’avoir pu vérifier la flore des parcelles avant la récolte ou de pouvoir s’appuyer sur la parole du producteur (s’il est de confiance et sensibilisé à la problématique). En effet, ces plantes sont généralement peu reconnaissables dans le foin et le cheval n’est le plus souvent pas en mesure de les éviter. Pour en savoir plus, rendez-vous dans notre ebook dédié. 

NB. Certaines personnes proposent des analyses botaniques du foin. Sachez que ce service ne peut en AUCUN cas garantir l’absence de plantes toxiques de votre fourrage. Premièrement, car vous avez pu échantillonner en passant à côté des plantes problématiques ; deuxièmement parce que ces plantes ont pu être déchiquetées lors du processus de récoltes et être méconnaissables, même pour les yeux les plus aguerris. Toutefois, des professionnels qualifiés pourront vous aider à identifier une plante, même sèche.

Ensuite, viennent les considérations nutritionnelles :

Un rappel hyper important et hyper nécessaire :

On NE peut PAS estimer la valeur d’un foin simplement en l'observant ... Et encore moins uniquement d’après photo !

N’importe qui, même professionnel.les, qui prétendrait le contraire, vous raconterait de fameuses carabistouilles !

La seule manière de connaître la valeur d’un foin, sera de faire une analyse en laboratoire qui vous donnera l’énergie, la fibrosité, le taux de protéines digestibles et la composition minérale.

Quand l’analyse n’est pas possible, on se débrouille mais souvent en faisant de très grosses approximations. Pour des chevaux en bonne santé, cela peut éventuellement suffire mais si vous voulez être plus précis ou si vos chevaux souffrent de certaines pathologies, vous risquez de passer à côté d’éléments importants. Notez qu'il existe des tables régionales mais que leur utilité réelle est plus que limitée.

C. Fourrage à volonté : bonne ou mauvaise idée ?

Proposer du foin à volonté en hiver présente évidemment des avantages :

• Confort digestif : La consommation régulière de fibres favorise une digestion saine.
  
  
• Dégagement de chaleur : La digestion des fibres génère de la chaleur, aidant le cheval à lutter contre le froid sans puiser dans ses réserves énergétiques.

Cependant, ce mode d’alimentation n’est pas adapté à tous :

• Chevaux sensibles ou en surpoids : Un foin trop riche (en énergie totale et/ou en sucres solubles) peut aggraver des troubles métaboliques ou entraver une perte de poids.
  
  
• Foins pauvres en protéines : Ils peuvent entraîner des carences, avec des conséquences sur la santé immunitaire, la qualité de la corne et la masse musculaire, entre autres choses.

Astuce : Faites analyser votre foin et, si besoin, consultez un nutritionniste pour ajuster la ration !

D. Comment complémenter ? 

Est-il nécessaire de distribuer un aliment concentré ? Ca dépend ! 

De quoi ?

• Des besoins de votre cheval (liés à sa race, à son niveau de travail ou encore à son âge, par exemple).
  
  
• Mais aussi de ce qu’apporte votre foin (vous commencez à connaître la chanson…   ).

Un fourrage n’étant jamais complètement équilibré sur le plan minéral, un CMV sera souvent nécessaire, sauf pour les équidés qui recevraient un aliment concentré complet, en quantité conséquente (attention aux aliments fibreux qui sont de faux amis !).

Un bon CMV ou concentré apportera également les vitamines nécessaires et certains aliments pourront compléter la ration pour amener les acides gras essentiels manquants.  

E. Derniers points pratiques pour un hiver serein !

Outre l’alimentation, le confort et les conditions de vie des chevaux jouent un rôle essentiel en hiver. !

Le froid, la pluie, la boue, le sol gelé et irrégulier… sont pénibles pour vous ? Et bien ils peuvent l’être également pour votre cheval ! 

• Un bon abri devrait être la base indispensable présente dans toutes les prairies. Il permettra à votre compagnon, à la fois, de se protéger des intempéries mais aussi de se coucher et de se reposer au sec. Une couverture peut, selon les cas, être indiquée pour protéger les plus faibles, notamment les seniors et ceux qui perdent facilement de l'état...
  
  
• Pensez aussi que, dans ces conditions difficiles, les déplacements peuvent être limités. Certains chevaux n’iront pas boire ou même manger s’ils doivent sortir et marcher trop loin ou si le râtelier est situé en plein vent. Par ailleurs, veillez à ce que tout le monde ait sa place au râtelier car certains dominants n’auront de cesse que de chasser les plus faibles.
  
  
• Maximisez les points d’eau et d’affouragement, en en plaçant éventuellement à l’intérieur, pour permettre à tous de manger à sa faim et de ne pas souffrir de déshydratation (entraînant notamment des risques de coliques).

Conclusions

L’alimentation hivernale des chevaux repose sur un foin de qualité, mais il est crucial de ne pas négliger la nécessité d'une analyse et d’ajuster la ration pour répondre aux besoins spécifiques de chaque animal. En prenant soin de leur alimentation et de leurs conditions de vie, vous les aiderez à traverser l’hiver en pleine santé ! 

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